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Après un assez long trajet (1 h 50), via le RER D puis le C puis le B, nous sommes arrivés sur le boulevard Jourdan. Une promenade d'une heure dans le parc Montsouris (déjà visité avec Virginie), nous a permis d'attendre l'heure du déjeuner (Bistro 32 au 32 du Boulevard Jourdan).
La cité universitaire se trouve de l'autre côté du Boulevard Jourdan (14 è arrondissement, l'entrée est au 17 boulevard Jourdan).
En face du restaurant, se trouve une construction, qui ne fait pas partie de la cité, même si elle se trouve entre différents bâtiments de la Cité. Elle est située au carrefour du boulevard Jourdan et de l'avenue David-Weill (David David-Weill a œuvré pour la Cité universitaire), à l'endroit où se trouve l'ancienne enceinte, celle de Thiers. Nous avons été interpellés par cette sorte de toit qui resplendissait au soleil. En réalité, c'est une œuvre de Claude Lévêque, la sculpture Tchaïkovski, installée en 2006 dans le cadre de la construction de la ligne du tramway. Elle a été installée sur le toit d'un bâtiment de l'aqueduc de la Vanne et du Loing. Elle est constituée de 4 panneaux en inox embouti manuellement, légèrement inclinés vers l'extérieur, qui réfléchissent les mouvements de la rue et donnent l'impression d'une surface liquide.
Nous avons rendez-vous avec Virginie, notre conférencière, au 15 boulevard Jourdan, c'est-à-dire en face la Fondation des États-Unis. Nous avons un droit de visite à 13 h45, horaire à respecter impérativement. Virginie a également eu l'autorisation de visiter les maisons du Japon et du Mexique. Durée totale de la visite : 2 h 30.
la cité internationale universitaire, la CIUP, s'étend sur une superficie de 34 ha. À cet endroit, au XIX è siècle, c'était une zone militaire de protection installée au niveau de l'enceinte de Paris (les anciens fortifs) et qui faisait le tour de Paris. Après 1870, cette zone est complètement abandonnée par l'armée et le plus grand bidonville de France s'y installe : des ouvriers chassés par les travaux haussmanniens dans Paris, des paysans... On a appelé cet ensemble de cabanes "la zone", d'où le terme de zoniers puis plus tard "zonards".
la cité vue du boulevard Jourdan
C'est là que s'installe peu à peu la cité Universitaire internationale, en plusieurs époques de constructions : 20 maisons entre 1925 et 1939, 17 entre 1950 et 1969 puis 8 entre 2014 et 2024. Cette Cité est composée de maisons construites par les pays (on les appelle maisons non-rattachées) ou construites par l'État français (maisons rattachées). Mais le terrain appartient à l'État. Ce n'est pas une Université de cours (les étudiants vont à la Sorbonne, à Jussieu...) mais une résidence qui comprend des logements, une piscine, des courts de tennis, un grand parc, chers aux critères hygiénistes, et une grande Maison Internationale.
Dans les Maisons, 30% des chambres doivent accueillir des étudiants qui ne sont pas du pays de la maison, ceci afin de favoriser le brassage des nationalités. Il y a 45% d'Européens, 15 % d'Africains, 5 % d'Asiatiques, 20 % d'Américains nord et sud; 5 % d'Océanie.
Actuellement, il y a 12000 étudiants de 140 nationalités différentes. certains bénéficient de bourses. Ce sont des étudiants au niveau élevé de leurs études, master, doctorat, et des artistes professionnels.
Il y a environ 1000 événements par an, ils sont ouverts au public, par exemple, un concert a eu lieu le mardi 19 mars à la Fondation des Etats-Unis (lectures musicales de poèmes d'Émily Dickinson, poétesse américaine (Le Vésuve à la maison)
C’était un si petit – petit bateau
Qui se promenait dans la baie !
C’était une si noble – noble mer
Qui au loin l’appelait !
C’était une vague si haute, haute
Qu’elle le lapa depuis la Côte –
Même les grands voiliers n’auraient jamais cruQue ma petite barque était perdue !
Nous commençons par la visite de la Fondation des États-Unis : 4 ème maison construite, en 1930 (la première maison est celle de Deutsch de La Meurthe en 1925).
Elle a été construite dans le cadre de l'amitié franco-américaine par l'architecte Pierre-Emile Leprince-Ringuet. Au-dessus de la porte, le fronton représente un pygargue à tête blanche, grand rapace diurne de 2,30 m d'envergure (symbole des USA). Entre ses serres, il tient des flèches et une branche d'olivier, symboles de guerre et paix.À droite, un putto tient un gratte-ciel et à gauche, un putto tient Notre-Dame de Paris, rencontre entre le nouveau et l'ancien monde. Plus bas, de chaque côté de la porte, deux blasons montrent à droite le pygargue et à gauche les Universités parisiennes (sceau du XIII è des maîtres et des élèves).
Nous entrons.
La Fondation des États-Unis a vu le jour grâce à l’ambassadeur Myron Timothy Herrick qui, en 1925, a mobilisé autour de lui des universités américaines et de nombreux donateurs. La Maison a donc été construite à leurs frais , c'est une maison non-rattachée. Elle a été inaugurée en avril 1930 en présence de ses fondateurs, les époux Cage, donateurs, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Walter Evans Edge, et Gaston Doumergue, président de la République française. La maison avait pour fonction d'accueillir les étudiants (un tiers des étudiants avait disparu à cause de la guerre) dans un but de pacification. Comme dans les autres maisons de la Cité, il y a un grand salon, une cuisine commune, environ 250 chambres. Parfois, les douches sont sur le palier, mais de plus en plus on essaie de mettre une douche par chambre.
mosaïque de sol dans l'entrée :
Le Salon de la fondation des États-Unis est de style art déco et les panneaux sont de Robert La Montaigne Saint-Hubert et représentent les différents âges de l'histoire française : Moyen-âge (Dame à la Licorne, Notre-Dame de Paris), Renaissance (Chambord ?), Versailles. Sur les petits côtés : les Arts (avec tout en haut Orphée) et les sports (avec en haut l'Acropole).
Nous sortons et nous nous retrouvons dans l'espace central de la Cité, devant la Maison Internationale. C'est un espace commun à tous les étudiants, avec un restaurant, une bibliothèque de 20000 ouvrages, un théâtre, une piscine... Quand elle a été construite, elle était considérée (elle ressemble un peu au château de Fontainebleau) comme "has been", surtout par Le Corbusier, qui construit à la même époque la Fondation Suisse. Autrefois, il y avait un hôpital qui n'existe plus du fait de la proximité de l'hôpital Montsouris.vers le boulevard Jourdan :
Tout près de là, se trouve le buste d'André Honorat (1868-1950), ministre oublié de l'Éducation nationale de 1920 à 1921, même s'il n'a pas eu son baccalauréat faute de moyens financiers das sa famille. Il a lutté contre la tuberculose, a fait voter la loi sur l'heure d'été (1917), ce qui lui valut des insultes et des menaces de mort (il avait repris cette idée de Benjamin Franklin, L'heure d'été fut ensuite abandonnée puis reprise au moment du choc pétrolier. La raison pour laquelle il a sa statue ici, c'est qu'il est à l'origine de la création de la Cité Universitaire, avec Paul Appell (1855-1930), recteur (médaillon un peu plus loin) dans le but de donner un logement aux étudiants et de favoriser les échanges entre des étudiants de toutes nationalités, espérant en cela éviter les guerres. Sa famille était originaire d'Allos et l s'est beaucoup intéressé à la communauté française au Mexique (la plupart des émigrés étaient originaires de Barcelonnette).
buste de Honnorat :
médaillon de Appell :
Nous passons, sans visiter devant la maison de l'Argentine, dans le style des haciendas avec colonnes. Maison non-rattachée. Ils organisent des fêtes nationales.
la Maison des Étudiants Canadiens. Non rattachée. Toujours gérée par les descendants du fondateur Wilson. Le premier ministre canadien (de 1968 à 1984) Pierre Elliot Trudeau y a résidé (c'était le père de Justin Trudeau). Devant la maison, une sculpture inuit (artiste inuit Peter Irniq), un inuksuk.
la maison Victor Lyon, financier et collectionneur qui l'a financée dans les années 1950. Rattachée.
Nous arrivons à la Fondation Deutsch de la Meurthe (184-1924), moteur financier de la Cité. Industriel (pétroles) philanthrope, il fait construire cet ensemble résidentiel par Lucien Bechmann (qui fera plus tard la maison Victor Lyon), dans un style tout différent. Maison rattachée. L'ensemble est constitué de six pavillons autour d'une place ombragée, d'une grande maison commune avec salons. C'est la première maison construite, en 1923, dans un style oxfordien. À cette époque, il y avait encore les cabanes de la zone.
nous empruntons une jolie allée doublement plantée de cerisiers du Japon.
Nous débouchons devant une grande pelouse où les gens du quartier peuvent venir avec leurs enfants. De là, on peut voir les Maisons construites récemment, le long du périphérique.
la maison Habib Bourguiba
la maison Julie-Victoire Daubié du nom de la première femme bachelière (1861). Elle est habitée par des chercheurs. CLIC
la maison du Cambodge a été le théâtre d'affrontements pendant la guerre civile des Khmers rouges. Après la mort d'un étudiant, elle a fermé ses portes et n'a rouvert que dans les années 2000. Devant la porte d'entrée, on voit des statues d'Hanuman, le dieu singe.
Un bas-relief qui ressemble à ceux d'Angkor-Vat (peut-être Ravana, le roi des démons dans le barattage de la mer de lait )
Derrière la maison du Cambodge, on voit l'église de Gentilly, construite à l'initiative d'un abbé, future évêque d'Orléans, pour les étudiants catholiques, de l'autre côté du périph' pour obéir au principe de laïcité de la Cité. On la voit quand on quitte Paris par la porte d'Orléans et qu'on prend l'A6.
la maison Avicenne tient son nom du mathématicien perse du XI è, né près de Boukhara. Farah Diba avait fait ses études à la cité universitaire (collège néerlandais) et ensuite elle a demandé au Shah de construire la Maison de l'Iran. Le Shah la voulait plus haute que les autres, autorisation accordée car l'Iran avait acheté des avions à la France. Elle fut inaugurée en 1969 mais peu de temps après, eut lieu la révolution et la maison devint la maison des insurrections. Elle a été restaurée en 2021. C'est une maison rattachée. L'architecte Claude Parent a conçu un édifice en deux blocs suspendus à une ossature métallique, avec performances acoustiques et thermiques.
maison de l'Allemagne Henrich Heine. Maison rattachée.
maison de l'Ile-de-France, autonome à 80%. En béton armé et faux marbre. C'est la première maison construite depuis 1969 (en 2017), entièrement financée par la région Ile-de-France. C'est le premier bâtiment d'habitation collective à énergie positive de source 100% solaire. Bâtiment à énergie ZEN (zéro énergie, zéro carbone, zéro déchet nucléaire). Elle répond aux besoins et au confort des étudiants : accessible aux personnes à mobilité réduite, isolation thermique et acoustique (les fenêtres donnent toutes sur le parc et du côté périf, le mur est plein et fait écran. Le bâtiment s'évase vers le sud pour capter le maximum de soleil. Au plafond de l'entrée, une sculpture alvéolaire, le Piézoplex, sensibilise les résidents aux bons comportements en manière d'économie énergétique. Cette sculpture diffuse des sons plus ou moins agréables selon l'état énergétique du bâtiment.
Nous traversons la maison internationale dont nous avons vu la façade d'entrée au début de la visite. Elle a été construite grâce aux dons de Rockfeller. Dedans il y a a une bibliothèque, une piscine, un théâtre, trois lieux de restauration (on peut y déjeuner en tant que visiteur). La construction a été réalisée en moins de deux ans (500 ouvriers par jour), sur une structure métallique entièrement cachée. Original, un bâtiment qui ressemble à Fontainebleau sur une structure métallique.
Article suivant : les maisons côté est : les maisons du Mexique, du Japon, la fondation suisse
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Article remanié suite à notre visite le 21 mars 2024.
3 octobre 2019 :
Hier, il faisait beau et nous avons fait une jolie visite, dans le parc et le quartier de Montsouris, sous la houlette de Virginie, notre conférencière.
Pour vous inciter à lire ce post jusqu'au bout, voici une chanson de Jacques Higelin "Le parc Montsouris". Une allée porte le nom du chanteur.
Ce parc de 15 ha est situé dans le 14 è arrondissement, sur le Boulevard Jourdan, près de la station du RER B Cité Universitaire. Il tient son nom des souris qui se trouvaient le long des moulins de la Bièvre.
1 gare RER B
2 ligne de RER
3 Petite ceinture
4 mire du sud
5 station météo
6 drame au désert
7 passerelle
8 groupe de baigneuses
9 les naufragés
10 colonne de la Paix armée
11 la mort du lion
12 Un premier frisson
13 cabane du grand équatorial
14 statue de Thomas Paine
Avant sa création, il n’y avait rien, sauf des moulins (le moulin de Moque-souris), des carrières de calcaire, une petite vigne. Les deux voies ferrées : ligne de Sceaux (actuel RER) et voie de petite ceinture n’existaient pas encore.
la ligne de RER :
Napoléon III voulait des parcs aux points cardinaux de Paris : bois de Vincennes à l’est, buttes-Chaumont au nord, bois de Boulogne à l’ouest et parc Montsouris au sud. Le parc a été aménagé par Alphand et Davioud et inauguré en 1869.
des statues :
la Pureté par Costa Valsenis 1955
5 Drame au désert (Georges Gardet) 1891
groupe de baigneuses Maurice Lipsi 1952
les naufragés Antoine Etex 1859
la mort du lion (Edmond Desca) 1929
premier frisson 'René Baucour) 1921
Colonne de la Paix Armée par Jules Félix Coutan (1887)
Un lac artificiel était alimenté à l'époque par l’aqueduc d’Arcueil. Une légende veut que le jour de l'inauguration, le lac artificiel se soit vidé et qu'un ingénieur qui avait supervisé sa construction se soit suicidé. Il semble que le lac se soit effectivement vidé une nuit de mai 1878.
Il n’y a pas un seul chemin en ligne droite dans ce parc.
Il y a de très beaux arbres : séquoias, gingkos biloba,
cèdre du Liban, tulipiers de Virginie aux feuilles si curieuses…
ail des Incas
citronnier épineux
Le seul monument avant le parc était la mire de Montsouris ou mire du sud, sur le méridien de Paris. Elle date de 1806 mais se trouvait à l’origine à l’Observatoire de Paris et elle a été déplacée pour être mise à cet endroit. Elle n’est pas vraiment sur la ligne du méridien de Paris.
au bas de la mire, un haiku du moine et ermite, poète et calligraphe japonais Ryokan (1758-1831)
Cette tour est un anémomètre (mesure de la force du vent).
À un endroit, se trouvait le Palais du Bardo. C’était une copie, à échelle réduite, du palais d’été du Bey de Tunis. Il représentait la Tunisie à l’exposition universelle de 1867 et il fut remonté dans le parc. Il servit de station météorologique puis, laissé à l’abandon, il brûla en 1991. On le voit dans « Cléo de 5 à 7 » quand Cléo rencontre Antoine. Un film qui m’avait beaucoup marquée à l’époque (j’avais 16 ans quand il est sorti).
Rocaille en ciment armé. Il n’existe plus qu’une vingtaine de rocailleurs en France.
poule d'eau
colvert
Nous quittons le parc pour faire un tour dans le quartier.
de l'autre côté du boulevard Jourdan, on voit la statue de Thomas Paine, philosophe
Cette région était autrefois peuplée de chiffonniers et appelée la Zone. Maintenant c’est un joli quartier avec des maisons d’architecte. Dans l’une a vécu et travaillé Georges Braque.
la rue Georges Braque :
square Montsouris :
maison dessinée par Le Corbusier :
Vestiges d’aqueducs : celui qui date de l’époque romaine
et l’aqueduc Médicis (il a été mis en place par Marie de Médicis au 17 è siècle).
Le réservoir actuel appelé réservoir Montsouris ou réservoir de la Vanne contient 200 000 m³ des eaux du Loing et du Lunain. Il approvisionne en eau 20 % des Parisiens.
Dans ce quartier, se trouve la Cité Universitaire.
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Rosemonde et Henri Plantagenêt par Raymond-Quinsac Monvoisin (1790-1870).
Ce tableau exposé au Salon de 1827 représente Rosemonde Clifford et son amant Henri II Plantagenêt. Ils se retrouvaient en secret au palais de Woodstock. Aliénor les surprend (elle est représentée à gauche, pour donner davantage d'intensité dramatique) et le soir donne à Rosemonde le choix : poison ou poignard. C'est une légende car au moment de la mort de Rosemonde, Aliénor était emprisonnée depuis deux ans, sur ordre de son mari.
Une pièce de théâtre a été jouée en 1826 et le peintre a donné aux deux femmes le nom des actrices : Mlle Bourgoin et Lucinda Paradol.
Bacchus enfant par Julie Duvidal de Montferrier (1797-1865) future belle-soeur de Victor Hugo.
Le tableau est présenté au Salon de 1822 et connaît un grand succès. Julie de Montferrier est assistante du Baron Gérard , elle quitte ici le domaine réservé aux femmes (portraits et fleurs) pour entrer dans la peinture mythologique, à la limite de la peinture historique.
Le tableau est acheté par le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe, pour orner la Galerie du Palais-Royal, aux côtés de Delacroix, Vernet, Devéria.... Pendant la Révolution de 1848, les tableaux sont brûlés mais celui-ci est le seul épargné. Julie le rachète en 1851, elle est d'ailleurs devenue Comtesse Hugo de par son mariage avec Abel qu'elle avait rencontré chez Adèle Foucher dont elle était la professeure. Après son mariage, elle ne travailla plus comme peintre professionnelle, les convenances le lui interdisant !
Jeune fille à genoux par Aimée Brune Pagès (1803-1866). En 1839, c'est la première femme à entrer au musée ouvert 14 ans auparavant..
Les scènes historiques sont très à la mode :
Condé et Mazarin, scènes de la Fronde par Eugène Devéria (1805-1865).
Le XVII è est en pleine découverte. Le tableau est commandé en 1829 par le Duc d'Orléans pour orner la Galerie du Palais-Royal et terminé en 1835.
Il raconte un épisode se situant avant la Fronde et raconté par le Cardinal de Retz dans ses Mémoires.Le duc de Longueville ne parvenant pas à obtenir de Mazarin le gouvernement de Pont-de-l'Arche, il demande à Condé d'intercéder. Le refus du Cardinal est considéré comme une offense. Un soir, Condé lui lance "Adieu, Mars" en lui tirant la barbe.
L'entrée de Mlle de Montpensier à Orléans pendant la Fronde en 1652. Par André Johannot (1800-1837). Johannot en a fait deux versions : la première, commandée par le futur Louis-Philippe en 1829 pour la Galerie. a brûlé en 1848. Cette version-ci avait été commandée par Madame Adélaïde, sœur du roi, pour son appartement.
Un tableau, attribué aux frères Beaubrun, représentant la même scène, se trouve aussi dans le musée. (étage XVII è)
Mort de Thomas Becket, archevêque de Canterbery, sous le règne de Henri II. par Émile-Édouard Mouchy (1802-1859).
C'était un élève de Guérin, comme Cogniet, Delacroix, Géricault, Schaffer.
La scène représente l'assassinat en 1170 de Thomas Becket par les partisans de Henri II Plantagenêt dans la cathédrale de Canterbery. Cet épisode a donné lieu à plusieurs romans et la pièce de théâtre de Jean Anouilh Becket ou l'honneur de Dieu (vue dans les années 70 avec Daniel Ivernel dans le rôle du roi).
La prise de Sétif par André Dauzats (1804_1868). Exposé au Salon de 1844.
Adrien Dauzats suit, avec plusieurs peintres, la conquête de l'Algérie menée par le Ferdinand-Philippe, duc D'Orléans, fils du roi Louis-Philippe.
Les Mokranis, seigneurs locaux, étaient divisés en deux factions : Abdessiam Mokrani, soutenu par Abd el Kader et Ahmed el Mokrani, soutenu par la France. Cette scène représente la soumission de El Mokrany, khalifa de la Medjanah, vêtu d'un burnous rouge, devant le Général Galbois qui devient commandant de la région. Cela se passait le 21 octobre 1839.
Le passage des Portes de Fer par Adrien Dauzats (1804-1868).
La scène se passe un peu après, le 28 novembre 1839. Le Duc d'Orléans part de Sétif avec 4000 hommes pour rejoindre Alger. Un soldat grave la date sur le rocher, les Arabes sont les partisans du chef Ahmed el Mokrani qui permet à l'armée de franchir le défilé. La France venant de violer le traité de la Tafna, la guerre reprend.
La postérité de Jeanne d'Arc par Auguste Glaize (1807-1893). Présenté au Salon de 1867.
Glaize est un élève des frères Devéria. Il réalise rarement des scènes historiques. En 1855, Félix Dupanloup, évêque d'Orléans (oui, c'est celui de la chanson paillarde), demande la canonisation de Jeanne D'Arc (celle-ci aura lieu plus tard, en 1920). Glaize représente ici Jeanne d'Arc, surmontée par la Vérité, la Justice, le Temps. Elle est couronnée par La Victoire qui tient la palme du martyre (habituellement réservée aux saints). À ses côtés se tiennent Charles VII et la Hire et tout à gauche, Cauchon, coupable de félonie.
Sainte Cécile, martyre par Alfred de Richemont (1857-1911, exposée au Salon de 1888. Patronne des musiciens, elle tient une lyre, symbole de la musique divine. La toile a été achetée par le Musée avant l'exposition par le directeur Eudoxe Marcille qui la paie en quatre ans.
Scènes de genre, prises dans un registre social :
L'enfant aux marionnettes par Louis Vincent Fouquet (1803-1869).
Fouquet entre à l'école gratuite de dessin d'Orléans, fondée par Aignan-Thomas Desfriches. Puis il devient l'élève d'Alexandre-Gabriel Decamps. Le tableau a été exposé au Salon de 1833 et eu beaucoup de succès.
Savoyards avec un chien par Louis Toussaint Rossignon. Salon de 1831
Les deux orphelins par Claudius Jacquand (1803-1878). 1846.
Opposition entre la situation aisée autrefois des deux enfants (riches tissus dans la malle, une épée indique que le père devait être militaire) et la situation actuelle (matelas rapiécé, vêtements pauvres, pieds nus, chandelle éteinte)
Grande salle des grands tableaux
Les tableaux sont exposés sur un mur rouge foncé sur plusieurs niveaux. C’est un peu chargé, certains tableaux sont immenses et cela m’évoque aussi la façon dont étaient agencées les salles de musées ou les ateliers des peintres étaient sans doute autrefois (par exemple l’atelier de Gustave Moreau).
la princesse Marie d'Orléans dans son atelier par Ary Scheffer (1795-1858).
Le futur Louis Philippe confie l'éducation artistique de ses enfants au peintre Ary Scheffer, élève de Guérin, comme Cogniet, Géricault, Delacroix. Scheffer expose à partir de 1812. À son contact, Ferdinand et Marie d'Orléans développent un goût pour cette nouvelle école qui éclot dans les Salons de peinture et en littérature (Dumas). Marie d'Orléans sculpte une Jeanne d'Arc en marbre. En 1837, elle épouse le duc de Wurtemberg et demande son portrait à Ary Scheffer.
Celui-ci la représente en train de travailler. Louise, reine des Belges, sa sœur aînée, commande une réplique (c'est ce tableau) et le lègue au fils de Marie, décédée à 26 ans de tuberculose. Le tableau reste dans la famille jusqu'en 2022, date à laquelle elle est achetée par le musée.
La mort d'Ugolin et de ses enfants dans la tour de la faim par Sébastien Norblin de la Gourdaine, dit Sobeck (1796-1884). 1833.
Ugolino della Gherardesca, tyran de Pise et chef des Gibelins. Il trahit son parti pour mieux régner sur la cité. Mais son plan ne réussit pas et il emprisonné dans la tour des Gualandi avec ses fils et petits-fils pour y mourir de faim.
Homme noir prosterné par Hippolyte Flandrin (1809-1864).
Les frères Paul et Hippolyte Flandrin étaient élèves d'Ingres. Hippolyte a remporté le Prix de Rome en 1832. Il est donc allé à la Villa Médicis et ce tableau est son travail de 5 ème année. Les artistes qui ont remporté le Prix de Rome sont directement acceptés au musée. Hippolyte a ensuite obtenu la commande des peintures murales de l'église Saint Paul de Nîmes. Il réalise une composition dans laquelle un roi et un esclave se prosternent devant le Christ. C'est cette étude qui est exposée ici (1846).
L’apothéose de la canaille ou le triomphe de Robert Macaire par Louis-Maurice Boutet de Monvel (1850, Orléans – 1913, Paris).
Le tableau a été peint pour le Salon de 1885. Cette toile caricaturale, violemment anti-républicaine, critique de la Commune mais aussi de la démocratie et du suffrage universel, joue sur la peur causée par la République. Comme de nombreux monarchistes, Boutet de Monvet a fui Paris au moment de la Commune et son tableau n'a rien à voir avec la réalité.
Le personnage représenté tout au sommet est le brigand Robert Macaire (voleur et assassin, héros de « l’auberge des Adrets »), il bénit une sorte de roi des gueux. Il est accompagné de son compère Bertrand qui joue de la grosse caisse. Le roi des gueux est armé d’un couteau et d’une bouteille de vin et foule de ses pieds la France.
Le tableau, d'abord accepté au Salon, a été retiré quelques jours avant pour éviter les échauffourées (cela se situe au moment de la crise du Tonkin et de la chute du gouvernement Ferry). Le journal "Le Figaro" proteste et expose a toile dans ses locaux. Le communard Henri Rochefort lui-même, condamne cette décision de retrait, au nom de la liberté de l'art.
Un peu plus tard, le caricaturiste Pépin dessine "L'apothéose de la Monarchie" en copiant la composition triangulaire du tableau et les positions des personnages. Cette toile réapparaît en 1980 et est acquise par le musée.
Girodet, autoportrait (je ne sais plus dans quelle salle). Girodet (1767-1824) est un peintre né à Montargis (le musée porte son nom). Élève d'Ingres, il se situe à la charnière de la peinture néoclassique et de la peinture romantique. Il a eu le Prix de Rome en 1789.
Prométhée par Arthur Mercier
Vénus sortant du bain par Dominique Moolknecht
Alexandre Antigna
Des tableaux d'Antigna sont dans la grande salle et la salle voisine lui est entièrement consacrée. Alexandre Antigna (1817, Orléans – 1878, Paris). Antigna entre à l'école gratuite de dessin d'Orléans puis va à Paris à l'école des Beaux-Arts dans l'atelier de Sébastien Norblin puis dans celui de Paul Delaroche. Il s’inspire des tableaux des peintres espagnols, Murillo, Zurbaran, Ribera, Velasquez, vus au Louvre. La critique lui reproche ses couleurs sombres. Il voyage un peu partout en France, puis en Espagne. Dans les années 1850, il rencontre George Sand à Gargilesse.
L'incendie. Présenté au Salon de 1850. Antigna représente l'instant qui précède le drame et fait frissonner à l'idée de l'horreur à venir, l'incendie qui va envahir la pièce dès que la porte sera ouverte. Il nous fait entrer dans le quotidien des classes populaires sans pour autant porter de discours politique, contrairement à Courbet qui expose la même année "les casseurs de pierres".
Après le bain par Antigna. 1849. Ce tableau, aux corps parfaits, sans polis ni cellulite par convenance, a eu un énorme succès à Paris. Mais il a choqué à Orléans, Dans un premier temps, le pubis de la femme allongé a été couvert par un linge puis le tableau a été caché dans une salle à laquelle on n'avait accès que sur rendez-vous (et cela pendant 30 ans).
« Etude de tête de vieille femme »
Pauvre femme. 1857
Le Roi des moutards. 1869. Dans les années 1860, sa palette se fait plus claire et plus colorée. Il achète une maison en Bretagne. Ce tableau rencontre un grand succès au Salon de 1869. Ce tableau qui représente une rivalité de pouvoir entre de jeunes garçons est une parodie du vainqueur et des défilés militaires. Le tableau a beaucoup de succès au Portugal, aux États-Unis, en Angleterre. Il réapparaît en 1980 dans une vente publique où le musée l'achète pour 55 000F.
Les Aragonaises d'Anso. 1872. Les deux petits Bohémiens jouent un morceau de flûte devant deux riches aragonaises. Le bébé joufflu donne une pièce d'or au petit garçon ébloui par l'éclat de la pièce.
Cousquet-hi (Elle dort). 1872.
Terres cuites du baron Henry de Triqueti. Les statuettes ont été dépoussiérées, nettoyées.
Henry de Triqueti épouse la petite-fille du sculpteur britannique Tomas Banks. Il reçoit une commande de la Reine Victoria : décoration murale de la chapelle du Prince Albert au château de Winsor.
Les statuettes sont faites en terre cuite, quand une œuvre a été choisie, elle est réalisée en ivoire. Ce sont des œuvres uniques. Triqueti est influencé par les sculpteurs de la Renaissance.
Les œuvres de Triqueti ne sont plus qu'ici, à Montargis (musée Girodet) et en Angleterre.
Bacchus enfant faisant boire un bouc. 1848. Bacchus (Dionysos) est confié aux nymphes du mont Nysa qui le nourrissent du lait des chèvres. Mais Bacchus préfère le vin. Ici, il tente d'enivrer un bouc.
Carnet de voyage de Charles Pensée :
un autre carnet de voyage :
autres articles sur le musée d'Orléans :
XVII è : CLIC
XVIII è : CLIC
XIX è Cogniet : CLIC
époque moderne et contemporaine, de 1870 à nos jours : CLIC
un site très intéressant : CLIC
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Des lapins et des poissons
Productions des enfants
lapin sauteur. Facile à faire, moins facile à faire sauter !
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Très bonne soirée musicale et poétique à Buthiers avec Emmanuelle Favrier (j'avais beaucoup aimé "Le courage qu'il faut aux rivières", sur les vierges jurées d'Albanie) ;
j'ai acheté "Virginia", enfance et adolescence de celle qui deviendra Woolf Lecture de poèmes en musique (Abdelhadi El Rharbi). Beaucoup de bonheur.
Instruments de musique : le bendir (sorte de tambourin), le tambour de printemps, l'oud et d'autres instruments
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