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Par bluesy le 28 Décembre 2019 à 22:55
Nous arrivons en vue de la mosquée du vendredi. Le dôme n’appartient pas à la mosquée mais à un bâtiment de célébration du martyr de l’imam Hussein.
La mosquée du Vendredi ou mosquée Jameh de Naïn est l’une des quatre premières mosquées construites en Iran après l’invasion arabe. Elle date de l’époque abbasside (VIII è à X è siècle).
Cette mosquée n’a ni iwan, ni coupole, ni bassin. Elle est construite sur le plan des mosquées inspirées de la maison du prophète, comme on faisait au début de la construction des mosquées. C’est l’une des particularités des mosquées primitives. On cherchait à faire des mosquées simples pour respecter les propos du prophète qui privilégiait la pureté. Il n’y a qu’un seul minaret (28 m de haut), qui a été ajouté plus tard.
À partir de la fin du Xè siècle, on commença à construire des mosquées sur le plan sassanide.
La décoration de la mosquée est en briques et stucs car les céramiques arriveront plus tard. Les stucs représentent des rosaces, des feuilles d’acanthe, des calligraphies koufiques.
Le minbar date du XIV è siècle.
Le mur de la qibla indique, comme dans toutes les mosquées, la direction de La Mecque. Le mihrab :
Un couloir mène à la salle de prière, souterraine, utilisée l’hiver et l’été. La température y est constante, autour de 15 dégrés.La lumière est donnée par des plaques d’albâtre dans le plafond. C’était peut-être un ancien temple du feu.
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Par bluesy le 26 Décembre 2019 à 21:36
Nous repartons, toujours le désert… Pas facile de s’arrêter pour aller aux toilettes, il faut s’abriter derrière un muret, une butte de terre. On fait comme on peut.
À mi-chemin entre Yazd et Ispahan, à 1500 m d’altitude, se trouve la petite ville de Naïn, environ 26 000 habitants (en 2006). Dans les petites villes comme Naïn, on trouve des « épiceries de l’enfer » où on peut s’approvisionner le soir.
Cette ville est connue pour ses qanats et ses réservoirs d’eau (les ab anbars) mais nous ne nous sommes pas arrêtés car nous en avions vu des exemples à Yazd.
La maison Pirnia a été transformée en musée. Cette maison, d'époque safavide (XVI è au XVIII è) est typique de la région. Plus tard, elle a appartenu à une famille dont était issu un premier ministre mais, comme le shah Mohamed Reza ne l’aimait pas beaucoup, il a été expulsé de son poste. Pourtant il avait évité que l’Iran ne soit imputé de ses terres au profit de la Russie.
On a construit une cour dans la cour en contrebas pour donner davantage de fraîcheur.
Une partie de la maison abrite les chambres d’été et une autre partie est réservée aux chambres d’hiver.
Des scènes avec des mannequins et du mobilier permettent de reconstituer l’habitat d’autrefois.
une cotte de mailles :
Décret gouvernemental écrit par le scribe du roi.
une porte avec les deux heurtoirs (femmes et hommes) :
des dessins extraordinaires, animaux, fleurs, personnages...
Le simorgh est l’oiseau mythique de Perse. La légende dit que 30 oiseaux qui nichaient dans l’arbre de Vie avaient décidé de faire un trajet pour atteindre la Vérité. Au fur et à mesure, ils se sont identifiés à leur chef et ils sont tous devenus un seul oiseau. On dit que le simorgh vit 1700 ans avant de plonger dans les flammes.
Main de Fatima (en réalité, c’est une appellation erronée). Selon les chiites, pendant la bataille de Kerbala, l’armée adverse a coupé le le cours d’eau approvisionnant l’armée de l’imam Hussein. Hussein demanda à son beau-frère d’aller chercher de l’eau. Les ennemis lui coupèrent les mains et l’homme dut rapporter l’outre avec ses dents. Il mourut en arrivant.
2 commentaires -
Par bluesy le 21 Décembre 2019 à 21:49
Mardi 15 octobre
Nous quittons Yazd et, à la sortie de la ville, un long arrêt de contrôle nous immobilise.
Nous voilà partis pour longue journée dans le désert, jusqu’à Ispahan. Rien que du désert et quelques arbustes rabougris pendant 320 km.
Nous premier arrêt est dans l’ancien caravansérail de Now-Gonbad, d’époque seldjoudkide, loin de toute ville et de toute végétation, entre Meybod et Naïn, près de la ville d’Ardakan. Nous sommes sur la route qui va du golfe persique à la mer rouge. Au 19 è siècle, un historien allemand, Ferdinand von Richthofen, nommera cette route « la route de la soie ». En réalité, il y a plusieurs routes de la soie, terrestres et maritimes. On devrait dire plutôt «route des épices », bien plus importante que la « route de la soie ».
le caravansérail vu de l'autre côté :
Un caravansérail est toujours entouré de murailles. Ici, à Now-Gonbad, il y a un caravansérail assez bien conservé et à côté un autre, ruiné.
« Caravansérail » vient de kârwân-sarây (kârwân = caravane, sarây = maison)
999 caravansérails ont été construits le long de cette route. Ils étaient séparés de 30 km : c’était la distance qui pouvait être parcourue en une journée de marche pour un dromadaire chargé de 400 kg de marchandises réparties de chaque côté de l’animal. Le dromadaire peut marcher dans le désert sans boire ni manger pendant plusieurs jours.
Les mulets pouvaient parcourir 50 km mais ne pouvaient porter que 150 kg. Ils étaient utilisés sur des sentiers abrupts.
Les caravanes étaient très importantes, un historien du XII è siècle parle de caravanes de 200 000 personnes. Ai-je bien noté ce qu'a dit Hamed : le nombre semble important ...
Les caravaniers n’avaient pas le droit d’entrer dans les villes sauf s’ils passaient par la quarantaine avant d’entrer. Ils n’étaient pas forcément les bienvenus dans les villes car ils pouvaient causer des désordres.
Les caravaniers transportaient des épices, de la soie, des plantes médicinales. Parmi eux, outre les marchands, il y avait des scientifiques, des médecins, des chercheurs, des pèlerins, des personnes qui nourrissaient le bétail et les hommes.
Les caravansérails les plus importants se situaient près des grandes villes. Des messagers à cheval allaient prévenir les habitants de la ville qu’une caravane arrivait. Les scribes officialisaient les contrats. Les gens pouvaient passer commande de marchandises qui leur seraient livrées au passage de la caravane suivante. C’était donc très long pour recevoir sa commande ! La soie provenait de Kashan et de la mer Caspienne,
Les voleurs connaissaient bien la région où passait la caravane. Les mercenaires embauchés par les marchands ne pouvaient pas grand-chose contre les bandits. Les personnes âgées de la caravane faisaient l’intermédiaire avec les groupes de bandits pour négocier un droit de péage. C’était une sorte de mafia.
Dans ce caravansérail, les gens se reposaient dans les niches extérieures ; en hiver, ils se protégeaient du froid en installant des rideaux devant les niches. Les chameaux étaient installés à l’intérieur.
la cour intérieure avec les logements des hommes :
un escalier pour accéder à l'étage. Je ne l'emprunte pas :
À proximité des caravansérails, il y avait des réseaux de qânats pour distribuer l’eau. Celui-ci est rempli de poissons.
à l'intérieur : les logements pour les animaux :
une autre construction, je ne sais pas ce que c'est :
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Par bluesy le 19 Décembre 2019 à 22:23
La visite du musée de l'eau était très intéressante mais mes notes ne sont pas très claires et mes photos floues..
Le musée se trouve près de la grande place, dans une ancienne maison qadjar (Kalah Dazha). En 2000, le bâtiment était dans un état lamentable, il a été restauré et a actuellement un bel aspect.
Pour descendre dans le musée, il faut emprunter un escalier étroit (ceci, afin de minimiser l’espace) et aux marches très hautes. C’est sans doute en remontant que j’ai forcé et déclenché une tendinite.
Les musulmans se servaient de cruches en terre crue et les zoroastriens utilisaient des cruches en cuir.
Les gens n’avaient pas accès au bassin d’eau. Ils puisaient l’eau aux robinets fixés sur un mur.
L’eau a une importance capitale à Yazd car elle est rare. « Ce ne sont que des lèvres assoiffées qui reconnaissent la vraie valeur de l’eau ». Les filles préféraient avoir la dot en terrains contenant de l’eau plutôt que des pièces d’or.
Il fallait trouver l’eau dans la montagne, on la cherchait avec des objets simples. On faisait ensuite un puits puis on creusait un qânat. Plus on s’approchait de la ville, plus la hauteur de l’eau diminuait.
En ville, l’eau était emmagasinée dans des citernes.
Les puisatiers étaient habillés de blanc pour se repérer entre eux. S’ils mouraient dans le sous-sol (asphyxie), leur vêtement servait de linceul.
Une horloge à eau servait à redistribuer l’eau aux paysans proportionnellement à la superficie de leurs terres. Une fois que le gobelet était rempli, le contrôleur faisait une croix.
On profitait du courant d’eau pour moudre le grain.
des documents anciens :
Les eaux qui viennent de la montagne sont partagées entre Yazd et Ispahan. Ispahan manque d’eau.
La situation est actuellement très préoccupante en Iran. Le manque d’eau dû aux problèmes climatiques est aggravé sous le poids de la surconsommation, aussi bien individuelle que collective. La population iranienne a doublé en 40 ans : 37 millions en 1979 et 83 millions en 2016.La consommation était, en 2016, de 250 l par personne et par jour, voir 400 litres à Téhéran. Des émissions à la télé expliquent aux gens comment réduire leur consommation.
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Par bluesy le 17 Décembre 2019 à 23:31
La rue conduisant à la mosquée est décorée de fanions verts pour la fête de l’imam Hussein.
La mosquée du vendredi a été construite aux XIV è et XVI è siècles à la place d’une mosquée du XII è siècle, elle-même édifiée à l’emplacement d’un temple du feu.
Le pishtaq est entouré de deux minarets de 50 m de hauteur ajoutés au XVI è siècle. Le minaret de droite comporte deux escaliers en colimaçon conçus de telle sorte qu’une personne qui monte et une qui descend ne se rencontrent pas.
Au-dessus de la porte, une inscription dit que la mosquée a été construite sous le règne du gouverneur de Yazd, Chahrakh Mirza le plus jeune des quatre fils de Timur le Boiteux (Tamerlan).
le pishtaq vu de loin, de près et d'encore plus près (petit clin d'œil à mon frère Didier qui saura pourquoi je dis cela)
Une corde pend de la coupole du pishtaq décoré de muquarnas. Il y a plusieurs explications : la corde est symbole de justice, elle pouvait également empêcher que les chevaux n’entrent dans la mosquée. En outre, les personnes poursuivies qui touchaient la corde étaient sauvées. Cette tradition a été abandonnée au XV è siècle sous Abdel Kabir.
La mosquée est en fait composée de trois mosquées.
Le motif le plus fréquent est le chamseh (soleil). Les hexagones représentent les alvéoles des ruches. Le Coran parle plusieurs fois des abeilles. Les thèmes floraux évoquent le Paradis.
La prière chez les chiites : on se prosterne sur un objet pur, par exemple un caillou, orienté vers la Mecque. On met les mains le long du corps (les Sunnites ont les bras croisés) et on se prosterne en récitant des formules du Coran. Avant la prière, on fait les ablutions.
dehors, des cailloux sont à la disposition des fidèles.
Les femmes peuvent entrer dans la salle de prière sauf en période de règles.
Les Musulmans prient 5 fois par jour : matin, midi, après-midi, coucher du soleil, nuit. Chez les chiites la prière du midi et celle de l’après-midi se font ensemble.
le dôme :
Il y a deux portes de chaque côté du mihrab.
Cette mosquée a été surnommée la mosquée du temps et de l’heure car l’un des minarets comportait un mécanisme d’horloge : à chaque heure du jour, une perle tombait du bec d’un oiseau de bronze dans une coupe. À chaque heure de la nuit, une lame sortait du mur. Le jour, un oiseau de bronze pivotait pour suivre le parcours du soleil et un drapeau apparaissait aux heures de la prière. (lu sur ce blog : clic ! )
À propos des petits cailloux pour la prière, dans notre chambre à Téhéran, il y avait un tapis de prière, un Coran et à un caillou. Et au plafond, une flèche indiquait la direction de la Mecque.
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