Encore quelques vues du forum :

colonne corinthienne (en feuilles d'acanthe)

Le macellum (marché) s'ouvre sur le forum. Un espace sacré, avec un autel, se trouve tout au fond : il y avait toujours un dieu qui prenait en charge l’activité. Il y avait des latrines à droite. D’une construction ronde dans la partie centrale, nous ne voyons que la base des piliers qui supportait un toit conique pour abriter une fontaine.  Une canalisation permettait à l’eau sale de sortir du marché. On a trouvé autour de ce bâtiment des écailles et des arêtes de poisson. Les clients pouvaient laver directement leurs poissons sur place. Un toit protège les fresques. À cet endroit, sont exposés deux moulages de personnes. Celle qui est en photo était sans doute un esclave car il porte une grosse ceinture à la taille. Dans la plupart des cas, les habitants de Pompéei sont morts asphyxiés, pas par un gaz toxique mais par la poussière. Les cendres se sont accumulées sur les corps. Après la décomposition des chairs, il ne restait que le squelette dans un espace vide. Fiorelli injecta du plâtre liquide dans le creux à l’aide d’un tuyau. Par endroits, on aperçoit le squelette. 1039 moulages ont été réalisés.

 une publicité pour des porteurs d'eau ? d'huile ou de vin ?

un autel fontaine :

À l’origine, c’était une place de marché puis il devint le centre de la vie publique, politique et religieuse. Il était construit au carrefour du cardo et du decumanus maximus (rue de l’abondance). Le forum était fermé sur trois côtés par des portiques et entouré de bâtiments publics. Il était ouvert au nord, où se trouvait le Capitole (temple de la  triade Jupiter, Junon et Minerve) et l’arc de Germanicus.

l'arc de Germanicus, au fond le Vésuve :

Pas de maisons, pas de magasins. Près de la basilique, les colonnes ont été remontées, de style dorique en bas et ionique en haut.

colonne ionique :

La basilique n’avait pas une fonction religieuse, c’éatit le tribunal et la bourse du commerce.

Le tuf était recouvert de marbre ou, ce qui coûtait moins cher, de stuc (poussière de marbre). Les colonnes sont faites de briques empilées, ces sortes de pétales de terre cuite donnent l’impression de cannelures.

Près de là, se trouvait la Curie, siège du Sénat.

Le forum était interdit aux chars : de grosses pierres sur la rue de l’abondance en interdisaient l’accès.

Les murs relèvent de différentes techniques :

1)      Pierres non taillées, posées l’une sur l’autre (avant la période romaine) : la basilique, le temple d’Apollon

2)      2) l’opus tesacum : énormes plaques de terre cuite  empilées les unes sur les autres, pas très épaisses. Il fallait les couper sur place. Les plaques étaient transportées et les maçons devaient donner la forme sur place et les poser la partie la plus longue vers eux.

3)      3) reticulatum comme un filet formé de losanges. Les pierres, en forme de pyramides, étaient posées la face carrée vers l’extérieur.

Les rues :  les cardo étaient orientés nord-sud et les decumanus étaient orientés est-ouest. Les principaux étaient cardo et décumanus maximus. Le decumanus était très long, nous n’en voyons que le 1/3 de sa longueur. Imaginez cette rue avec plein de monde, plein de bruit, les chats, les animaux, les commerçants qui attirent les clients… Il devait y avoir une énorme circulation de chars, d’animaux. Les piétons pouvaient traverser sur de grosses pierres pour éviter de se salir.

L’édifice d’Eumachia était probablement le marché de la laine.  Le commerce de la laine était l’un des plus importants de Pompéi. Une inscription à l’entrée dit qu’Eumachia, prêtresse publique, a fait construire de ses deniers cet édifice. Le linteau de la porte d’entrée est décoré de feuilles d’acanthe dans lesquelles se promènent des lapins, des oiseaux, des rats, des escargots… À gauche et à droite de l’entrée, on a trouvé des « dolia » (grosses amphores rondes) pleines d’urine. Pour traiter la laine, les foulons avaient besoin de beaucoup d’ammoniaque. L’empereur Vespasien a gouverné Rome après Néron (celui qui a incendié Rome et dépensé tout l’argent). Vespasien a multiplié les impôts et a inventé les toilettes publiques. Il fallait payer pour uriner et ensuite, il vendait l’urine, de ce fait, il encaissait deux fois. Son fils Titus qui lui succéda, disait « c’est dégoûtant » et Vespasien aurait répondu « pecunia non olet » (l’argent n’a pas d’odeur). Les foulons offraient les toilettes publiques gratuites et récupéraient le précieux liquide qui servait à dégraisser la laine. Les esclaves foulaient la laine toute la journée. La laine était ensuite mise à sécher sur les toits plats. Elle était blanche et souple mais empestait l’urine. Alors, ils ont inventé une autre technique. La laine était cardée avec des chardons ou des hérissons morts puis mise sur de grosses corbeilles. Dessous ils mettaient un réchaud contenant du soufre, des herbes et des fleurs odorantes. La fumée passait à travers la laine (en latin  « profuma » a donné la mot « parfum »). Toutes les personnes qui avaient les animaux, les transportaient, traitaient la laine, vendaient le tissu, se retrouvaient ici.

photo du net : le travail des foulons. La chouette est la patronne des foulons

Le temple de Vespasien : L’autel est décoré de bas-reliefs : le sacrifice du taureau devant le temple

Pour accéder à Pompéi, nous avons pris le train (Circumvesuviana), jusqu’à la gare Pompei-Scavi. Nous n’avons pas tout visité : le site est trop grand. Sur les 66 ha du site, 12 ha seulement sont ouverts aux visites. Le Vésuve se trouve au nord de la ville. Le volcan a détruit la ville mais l’a aussi conservée. C’est très émouvant de parcourir ces rues dont l’activité a été figée en quelques heures.

La ville fut fondée au VI ème siècle avant notre ère. Construite à 33 m d’altitude, c’était un poste stratégique pour la surveillance des bateaux en baie de Naples. Elle était approvisionnée en eau par des citernes et un aqueduc. C’était d’abord un regroupement de 5 villages osques. Les Grecs y introduisirent ensuite le culte d’Apollon. Puis elle devint sujette des Étrusques, puis des Grecs, puis des Samnites. Enfin, en 80 avant notre ère, elle fut transformée en colonie romaine par Sylla. Les riches Romains s’y installèrent et firent construire de superbes villas et des édifices publics. En 59 après notre ère, Tacite raconte une rixe entre les habitants de Pompéi et ceux de Nocera à l’occasion d’un spectacle de gladiateurs. Tout spectacle de gladiateurs fut interdit à Pompéi pendant 10 ans !

Le site fut mis à jour en 1592 fortuitement puis en 1709 à l’instigation du prince Emmanuel de Savoie et en 1748 par Charles III d’Espagne. On détruisait ce qui n’était pas jugé intéressant et des fresques furent décollées pour être offertes aux rois.

Les cendres ont brûlé les chairs puis se sont déposées, créant une protection  et une image en creux. Guiseppe Fiorelli a fait des moulages des victimes dans l’attitude où la mort les a surpris. Ce ne sont donc pas des momies mais des moulages qui sont exposés. On a retrouvé 1100 corps mais des parties du site n’ont pas encore été fouillées. Fiorelli divisa la ville en 9 régions, divisées en insulae. Chaque maison est affectée d’un numéro.

 Pour protéger le site, une partie seulement des maisons se visite, beaucoup moins qu’avant.

Herculanum était au bord de la mer mais pas Pompéi qui était sur l’embouchure très large du fleuve Sarno. Les bateaux pouvaient remonter juqu’à la ville :  d’énormes trous dans la pierre permettaient d’attacher les bateaux. A cette époque, le port de Rome était Pozzoli, dans la baie, à 10 km de Naples. Il recevait les marchandises qui se dirigeaient vers Rome, des marchandises qui venaient de tout le bassin méditerranéen.  Pompéi était un centre commercial important avec de nombreuses boutiques. Plus loin, à l’extrémité du cap Misène, se trouvait la flotte militaire commandée par Pline l’Ancien.  Il y avait beaucoup d’étrangers dans cette région (on trouve un temple d’Isis à Pompéi).

Nous pénétrons dans la ville par la porte Amarina et la via Amarina. La rue est pavée de dalles en basalte, pierre volcanique très solide qui ne s’use pas. Entre les grosses pierres, par endroits, on voit des cailloux blancs (les yeux de chat) qui guidaient les passants la nuit à la lumière des torches et de la lune.

Le temple d’Apollon

 On y trouve des copies des statues d’Apollon et de sœur Diane- Artémis. Sur une colonne ionique surmontée d’un cadran solaire, on voit une inscription : « L.Sepunius L.F Sandilianus M.Herennius A.F Epidianus Duovir I.D  DS. PF.C » : les duumvirs Lucius Sepunius Sandilianus et Marcus Herennius Epidianus ont fait un don et demandent de voter pour eux. Sur le mur, des inscriptions invitent à un spectacle et précisent qui paie.

A Sorrente, les pins oliviers sont recouverts de filets noirs, ce qui favorise la récolte des olives

je continue mon album de souvenirs... les fresques de Pompéi ont été enlevées de leur support et conservées au musée archéologique de Naples.

le boulanger et sa femme

portrait de femme, Sapho ? poétesse grecque