A Saqsaywanan :

Avec leurs conques, 4 pututeros appellent aux 4 points cardinaux les tribus des 4 régions du Tawantinsuyo. Ceux-ci se placent en diagonale autour de l’autel.

les tribus des Hauts-plateaux en noir et rouge

les tribus d'Amazonie

Puis viennent les soldats et le Sinchi (général en chef et maître de cérémonie), les Vierges du Soleil et les princesses précédées de la Mamacona (en robe marron), les nobles. 

 La Coya (sœur-épouse de l’Inca) et l’Inca sont portés en litière par 16 hommes vêtus de vert pour la Coya et de rouge pour l’Inca. Ils sont précédés par des hommes qui balaient pour chasser les mauvaises énergies du sol et de l’air.  Des femmes jettent des pétales de cantuta sous les pieds de l’Inca.

Demain, je vous montrerai les différents rites (baiser au soleil, la chicha, le sacrifice du lama, le rite du maïs...)

Munis d’un panier-repas pour le midi, nous quittons l’hôtel à 7 h 30 pour être bien placés pour le début de la fête face au Qorikancha. L’esplanade est vide mais le spectacle est dans la rue : péruviennes avec leur chapeau, policières, petites vendeuses en costume cusquénien, un lama dans les bras, qui acceptent d’être photographiées contre 1 sol.

Cette fête est une reconstitution de la cérémonie religieuse en l’honneur d’Inti, dieu du soleil, à l’occasion du solstice d’hiver du 21 juin. A l’époque des incas, cette fête marquait le début de l’année et durait 9 jours de danses et sacrifices. La fête a été interdite par les Espagnols en 1572 et remplacée par la fête de Saint-Jean le 24 juin, ce qui a permis aux Indiens de continuer à célébrer le retour d’Inti. La fête a ensuite été oubliée puis remise à l’honneur en 1944. C’est maintenant une des plus importantes fêtes d’Amérique du Sud : 120 000 personnes y assistent. La fête se déroule à trois endroits : au Qorikancha, puis le cortège se déplace sur l’Haukaypata (actuellement place d’Armes) et enfin il se dirige vers Saqsaywaman. L’accès aux 3 tribunes pour 3500 personnes est malheureusement très cher (130$) et les Péruviens plus pauvres sont contraints d’assister de loi, installés sur les collines environnantes. Il y avait un monde fou aux alentours de l’esplanade ; les gens faisaient cuire les pommes de terre dans la terre. Délicieux, nous a dit Nataly.

Á  Qorikancha : Les artistes (400 environ) descendent sur l’esplanade. Puis Willaq Uma (le grand prêtre) et l’Inca montent sur la terrasse du temple du soleil (Qorikancha) et invoquent Inti. L’Inca lance du maïs dans les 4 directions. 

les vierges du soleil parmi lesquelles l'Inca choisit ses concubines

le grand-prêtre (Willaq Uma) et l'Inca

Le cortège se rend ensuite sur la  place Haukaypata où a lieu le rite de la coca (nous n’y sommes pas allés car il fallait vite rejoindre Saqsaywaman avant la fermeture des routes).

un petit bombero :

A demain, pour la suite de la fête

Après Sacsahuaman, nous visitons un autre site : Quenko.

Les marches du temple sont en réalité des autels. La huaca a 3 niveaux selon la trilogie andine : le monde des divinités représenté par le condor, le monde des hommes représenté par le puma, le monde de l’intérieur lié à la Pachamama et représenté par le serpent.

les têtes des piquets ont la forme de tête de puma

Dans la grotte, se trouve un espace rituel lié à la Pachamama. C’est là qu’aurait été inhumé Pachacútec. Des trépanations étaient pratiquées dans ce lieu sacré, la nuit pour que le sang coagule plus vite.  Des momies de lamas ont été trouvées dans ce site (la température toujours constante de la grotte favorise la momification. A l’intérieur de la grotte, on trouve des pierres de sacrifice et des autels à 3 marches (toujours la trilogie andine). Les rites andins liés à l’agriculture  sont encore pratiqués dans les coins reculés des Andes. On offre des choses sucrées à la Pachamama : bonbons, vins sucrés, maïs, feuilles de coca. Des magasins sont même spécialisés pour les offrandes à Pachamama.

 Sur le site, un monsieur vendait des croix andines qu’il fabriquait lui-même.  (explications sur la croix andine ou chacana : page Chan-Chan) 

Nous arrivons à Cuzco. Je vous montrerai plus tard les églises de la ville. Pour l'instant, nous nous rendons sur un site inca monumental : Sacsahuaman. La construction a tellement étonné les Espagnols qu'ils ont pensé que cette construction ne pouvait pas avoir té élevée par les hommes mais par le diable ! 

Cette forteresse, (ce terme a été donné par les Espagnols mais en réalité c’était un temple cérémoniel, la Maison Royale du Soleil),  a été érigée grâce à l’initiative de l’Inca Pachacutec  vers 1450 avec son architecte Huallpa Rimachi et terminée sous Tupac Yupanqui et Huayna Cápac. 20 000 hommes y travaillèrent pendant 50 ans..

Cuzco a la forme d’un puma, Sacsahuaman en est la tête et les murailles en zigzag longues de 600 mètres sont les dents acérées. Les blocs (pierre calcaire) sont énormes. Certains livres nous parlent de 300 à 350 tonnes. Notre guide nous dit qu'ils pesaient 20 tonnes. Mais si l'on multiplie la masse volumique du calcaire (2000 à 2500 t/m3 par 6 m de haut sur 3 m de large et 3 m d’épaisseur, on obtient plus de 100 tonnes.

Nous commençons la visite du site par les carrières qui ont servi jusqu’en 1967. Les Espagnols se servirent de ce site pour construire le Cuzco colonial.

vue sur Cuzco depuis Sacsahuaman :

En 1536, les Incas commandés par Manco Inca se soulevèrent contre les Espagnols depuis cette forteresse mais ils furent vaincus.  Plutôt que de se rendre, le capitaine Inca Cahuide préféra se jeter dans le vide.

Selon les chroniqueurs espagnols, les murailles avaient 4 étages (les Espagnols ne purent démolir que le quatrième). Sur le quatrième, se trouvaient des labyrinthes avec 3 énormes tours (Pancamarca pour le culte du Soleil, Muyomarca  pour l’Inca qui s’y retirait pour jeûner et méditer, Sullamarca pour entreposer les poteries, tissus, armes. A la base des tours, ils mettaient de l’eau pour refroidir la tour et conserver les aliments.

On a trouvé sur ce site des momies, des crânes déformés (signe de statut social), des crânes trépanés, des mâchoires portant des prothèses en pierre.

On pense que le transport des pierres se faisait par roulement sur des rondins et les pierres étaient assemblées sans mortier, par frottement jusqu’à l’ajustement parfait (ils mettaient du sable entre les pierres pour le frottement). Rappelons-nous que les Incas ne connaissaient pas la roue !

On ne peut pas passer la lame d'un couteau entre les joints.

Dans l’angle interne, une pierre en clé d’angle supportait le mur.

Des pierres avec beaucoup d’angles sont des pierres à clé : toutes les autres pierres s’emboîtent autour d’elle.

Les pierres étroites sont des joints de dilatation (il peut y avoir des grandes différences de température 30° à -7°)

le trou à droite sert au drainage

la petite chouette paca-paca à Tucume

urubu

je ne connais pas le nom de ce papillon ; cela ressemble à une Belle-dame.

la viscache est de la famille des chinchillidae. Elle a des oreilles de lapin et une queue d'écureuil !

voici une photo de wikipedia 

et les miennes :