Nous pénétrons dans le Bayon par le côté est où nous retrouvons Olivier Cunin pour la visite.

Le Bayon (prononcer : Bayonne) est le temple central de l'ancienne ville d'Angkor Thom, capitale des souverains khmers.   Ill a été construit sous le règne de Jayavarman VII (1181-1218) qui en fit son temple d’Etat. On ne lui attribue pas le terme de temple-montagne. Il est constitué de trois plates-formes (2,5m – 2,5 m  et 3 m). La tour centrale mesure 31 m. Les matériaux utilisés sont la latérite (fondations) et le grès.

Avant Jayavarman VII, le culte d’Etat était le brahmanisme lié à Shiva. La population pratiquait également le bouddhisme et l’animisme dans la plus grande tolérance. C’est Jayavarman VII qui fit du Bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule) la religion d’Etat.. Sous le règne de Jayavarman VIII, le temple fut à nouveau dédié à l’hindouisme et les images bouddhistes ont été transformées en motifs hindouistes. Plus tard, les images hindouistes ont été à nouveau détruites.

Les travaux de dégagement et de restauration du Bayon commencent à partir de 1907. Les cours et les galeries étaient encombrées par les pierres tombées des superstructures du temple. La végétation avait envahi ces amas de blocs  et les racines des grands arbres enserraient certaines parties. On débroussailla, puis on déblaya les pierres encombrant les galeries. Certaines parties furent consolidées par des étais en bois puis en béton. On restaura la plupart des tours, (certaines par anastylose, c'est-à-dire qu'on reconstitue le monument à partir de ses propres pierres). Ces différentes phases se poursuivront jusqu’en 1946.

Aujourd'hui, je vous montre une vue d'ensemble du temple ainsi que les visages sculptés sur les tours, principalement au troisième niveau.

La composition du 3 è étage renvoie à un mandala du bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule). La tour centrale représente le Mont Méru qui abrite le Bouddha. Les autres tours représentent la roue à 8 rayons (les voies justes du Bouddha) et les 4 pics du Mt Méru. 

Sur les tours sont sculptés 2, 3 ou le plus souvent 4 visages. On ne sait pas vraiment ce qu’ils représentent. Plusieurs hypothèses sont avancées : Brahma habituellement représenté à 4 visages ou bien Lokeshvara, le bouddha de la compassion, ou encore le roi Jayavarman VII qui s’identifie au Lokeshvara. Certains des visages ont des moustaches, d'autres pas. C'était peut-être un panthéon géant pour le commun. On pense qu’il y avait 59 tours, il n’en reste 59 tours, il n’en reste que 37.

Tous ces visages se ressemblent mais ils sont tous différents et malgré la foule en haut du temple (on se serait cru à Châtelet aux hommes de pointe tant ce temple attire de visiteurs malgré l'étroitesse du lieu car les tours sont peu espacées), on ressent une grand calme à regarder ces visages sereins.

que 37.

La Terrasse du Roi Lépreux se trouve près de la terrasse des éléphants. C’est un massif rectangulaire de maçonnerie de grès de 25 m de côté, haut de 6 m environ. Les murs pourraient représenter le mont Meru et les douves, lemonde souterrain de Naga. Les murs sont sculptés de hauts-reliefs représentant de nombreux personnages, un roi ou un haut dignitaire, des femmes assises, des nagas géants à neuf têtes, des êtres démoniaques, des devata, des danseuses sacrées (Apsara).

 La terrasse tire son nom d’une statue qui se trouvait à son sommet (actuellement exposée au Musée national de Phnom Penh). Selon la légende, la statue, couverte de lichens, représenterait un roi d’Angkor mort de la lèpre. En fait, il s’agit peut-être d’une représentation de Yama, le dieu des Enfers. Le Roi asexué et complètement nu est assis « à la javanaise », son genou droit levé supporte  l'avant-bras. Une copie a été placée sur la terrasse mais elle a été pudiquement recouverte par un voile drapé sur une épaule. 

un bas-relief très abîmé

la  copie de la statue du Roi Lépreux

La terrasse des éléphants (Angkor Thom)

La terrasse des éléphants (15m de large, 300m de long, 3 à 5m de haut) borde l'ancien palais royal. Sa balustrade a une forme de naga (serpent). Le roi Jayavarman VII pouvait y regarder défiler son armée victorieuse (lors de la guerre contre les Chams par exemple). La terrasse est ornée d’éléphants sculptés en bas-reliefs sur les murs de grès. Il s’agit d'éléphants de guerre harnachés montés par leur cornac et des soldats armés. Des garuda (oiseaux fabuleux) et des lions sont aussi représentés.

garudas et lions en forme d'atlantes à droite de l'escalier

éléphants tricéphales

la frise des éléphants avec leur cornac, à gauche de l'escalier

un lion

Nous quittons le temple d’Angkor-Vat mais nous restons sur le site d’Angkor en pénétrant dans la ville royale d’Angkor-Tom construite par Yayavarman VII (1181-1220, roi bouddhiste de l’Empire Khmer), après la conquête et la destruction d’Angkor par les Chams. Angkor Thom signifie « la grande cité » (c’est le nom actuel). Son nom en sanskrit était Mahanagara. La cité royale a la forme d’un carré, d’environ 3 km de côté. Au milieu des 4 murs de l’enceinte se trouve une porte monumentale. A chaque porte correspond une chaussée qui franchit les douves.  

Nous avons plusieurs monuments de cette cité : la terrasse du Roi Lépreux, la terrasse des éléphants, Phiméanakas, le Baphuon et le magnifique Bayon. Je vous montrerai les photos ultérieurement.

La chaussée de la porte sud dite « chaussée des géants » 

La chaussée est gardée de chaque côté par 54 géants Yaksha, d’un côté les bons, de l’autre côté les mauvais. Ils tirent sur le serpent naga à 7 têtes. 54 est un nombre saint (multiple de 27 qui représente le mois lunaire). Le serpent représenterait l’arc-en-ciel reliant le monde des hommes (l’extérieur) à celui des dieux (la ville royale). D’autres spécialistes disent qu’il s’agit de deva et asura ( mythe du barattage de la mer de lait).

La porte est décorée de 4 visages orientés dans les 4 directions, symbolisant les gardiens du monde (les Lokapâla).

Les trois tours surmontant ces visages représentent Bouddha, Dharma (la loi) et Sangha (la communauté monastique). Aux angles de la porte se trouve Indra monté sur  Airavâta, l’éléphant tricéphale. On voit ici que le bouddhisme a intégré les pratiques hindouistes. 

Par ces quelques photos , se termine la visite d'Angkor Vat (Vat veut dire "monastère" et le temple est encore utilisé (bouddhisme). C'est pourquoi il faut avoir une tenue décente pour accéder au sanctuaire situé tout en haut. Vous verrez que l'escalier était très raide. Heureusement, l'escalier d'origine est interdit car les marches sont trop irrégulières. Il a donc été doublé d'un escalier aux marches de bois avec deux sens de séparation. Beaucoup se tenaient à la rampe, des deux mains pour certains ! La rampe aide à se propulser vers le haut et à éviter de tomber quand on descend. Je n'aime pas trop ce genre d'exercice mais quand on veut visiter, il faut en passer par là ! Il paraît heureusement que la montée au Machu Pichu est plus aisée que les temples d'Angkor. Me voilà donc rassurée...

Nous avons pénétré dans Angkor Vat par la porte est, moins fréquentée que l'entrée principale à l'ouest. Il était 7 heures du matin. Angkor Vat est orienté à l'ouest, ce qui est inhabituel, peut-être parce qu'il est dédié à Vishnu. Le temple a été construit au XII è siècle par le roi Suryavarman II dans l'enceinte de sa capitale. Au XV è siècle, il fut oublié pour être à nouveau utilisé au XVI è siècle. Angkor Vat s'est bien conservé car il a été toujours occupé par des religieux.

du côté ouest

autrefois, pour accéder au sanctuaire, il fallait emprunter un escalier de ce genre (il y en a 12)

maintenant, on monte par là, l'escalier a été aménagé sur l'escalier d'origine (on voit les marches à gauche, elles sont beaucoup plus hautes)

et on redescend ...

le temple est toujours un lieu de prières bouddhistes

le sanctuaire tout en haut. Il symbolise le Mont Meru. Quand le temple hindouiste dédié à Vishnou a été transformé en temple bouddhiste, on a muré les portes et sculpté des Bouddha.

Bouddha sur le naga

des photos que je ne sais pas identifier : bas reliefs d'une galerie, peut-être la bataille de Kurusetra qui raconte la baataille netre deux familles cousines et rivales : les Kaurava et les Pandava (dans le livre du Mahabharata)