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Musée Zadkine
Un très joli musée où sont présentées des sculptures (à l'intérieur et dans le jardin). C'était la maison où vécut Ossip Zadkine avec sa femme Valentine Prax.
Musée de la Ville de Paris, donc entrée gratuite.
Le musée se trouve à Paris, 100 bis rue d’Assas (6 è). C’était la maison-atelier d’Ossip Zadkine et de sa femme Valentine Prax. Le musée est né de la volonté d'Ossip Zadkine de léguer à la ville de Paris ses œuvres et l'atelier qu'il occupait depuis 1928 jusqu’à sa mort en 1967. Valentine Prax réalise ce souhait en 1978. Elle meurt en 1981 en ayant légué l’ensemble de ses biens. le musée Zadkine est inauguré le 19 avril 1982. En 2011, le musée a été réaménagé et des œuvres datant des années 1941/45 ont été ajoutées.
Né en 1888 dans l'actuelle Biélorussie, Ossip Zadkine arrive en 1910 à Paris, « là où l'on devient véritablement artiste, sculpteur en particulier ». Il a d’abord vécu à la Ruche puis rue de Vaugirard et fabrique vec des matériaux de récupération. Il emménage ensuite rue Rousselet dans un atelier plus grand et plus lumineux, plus propice à la création. Il crée avec du bois, du ciment.
Après s’être installé rue d’Assas avec sa femme Valentine Prax, le couple achète une maison aux Arques (Lot). Zadkine s’essaie à de nouvelles matières, laque, dorure.
À cette même période, Le couple fait l'acquisition d'une maison et d’une grange dans le village des Arques (Lot) qui devient leur second atelier. Les œuvres voyagent de Paris aux Arques ou des Arques à Paris. Mais à nouveau, l'impulsion créatrice connaît un coup d'arrêt avec la Seconde Guerre mondiale. D'origine juive, Zadkine doit s’exiler aux États-Unis, tandis que Prax se réfugie aux Arques. À New York, le sculpteur, qui a l'impression de retrouver la précarité de ses débuts, refait sa vie loin de son épouse. Quelques œuvres importantes naîtront de cette période tragique.
L’entrée se fait dans la maison et se termine dans ce qui était autrefois l’entrée du musée. Mes photos ont été prises en 2008 avant la restructuration du musée et en juillet 2023 lors de notre visite avec Marie.
1 buste de jeune fille (1914/17) bronze poli
2 sainte famille (1912-13) plâtre
3 tête héroïque (1909-10) granit
4 tête de jeune fille (1914) marbre, elle a été sculptée dans son premier atelier parisien à La Ruche. Il raconte dans ses mémoires qu’il avait trouvé une tête en marbre à peine commencée qu’un sculpteur colérique ou déçu avait sans doute jetée. « ce bloc de pierre devint une tête à facettes cubistes ». « Cette tête reste, sans doute, le premier témoignage de l’intérêt que j’avais commencer à porter à la peinture cubiste »
5 torse d’hermaphrodite (1925/31) bois d’acacia laqué
6 – les vendanges (1918) bois d’orme. Toute autour, cette ronde de cinq femmes se mêle aux grappes de raisin. Allusion aux bacchanales antiques. Fait penser à la sculpture romane.
7 – Vénus cariatide (1919) bois de poirier
8 femme au violon (1918) bronze
9 l’oiseau d’or (1924) plâtre peint et doré à la feuille. Zadkine a appliqué des feuilles d’or rectangulairesdont le chevauchement produit des effets de lumière, suggérant le chatoiement du plumage. Fait penser à L’oiseau de feu, ballet de Diaghilev (1909/10) sur une musique de Stavinsky.
10 tête d’homme (1922) bois doré à la feuilles
la belle servante (1926/28) pierre calcaire de Léville
12 Rebecca ou la porteuse d’eau (1927) plâtre polychromé. Ce plâtre monumental est issu d’un moulage d’une œuvre en bois dont il transcrit les fissures et les traces d’outils. Des restes de polychromie soulignent la cruche, la chevelure et les lèvres. Le corps est peint en beige. Acquise par le décorateur Marc du Plantier en 1936, elle a fait l’objet de tirages en bronze. Les traits bleus et noirs sur son ventre correspondent aux repères tracés par le fondeur pour exécuter le moule qui servit à réaliser la fonte.
13 Femme à l’oiseau ou Jeune fille à l’oiseau ou Statue pour un jardin, 1930. Pierre de Pouillenay,
Zadkine a raconté la conception de cette sculpture réalisée pour le jardin parisien d'amis américains, les Greene. « C'est dans cette carrière [de Pouillenay en Bourgogne] que nous choisîmes la belle pierre un peu rose dont le soleil faisait briller les particules de quartz incrusté. [...] Après que j'eus dégagé durant tout l'hiver, en atelier, la statue de la colonne carrée, je la sortis dans mon jardin. »
14 Sculpture ou formes féminines 1922, pierre calcaire peinte. Association de formes anguleuses et de formes douces15 femme et chien 1927, pierre peinte. Il côtoie alors des désigners et décorateurs comme Eileen Gray et Marc du Plantier. Il collabore avec André Groult pour la réalisation d’objets décoratifs. Cet intérêt se traduit, dans ses sculptures, par des effets de matière, un goût pour l’ornement, les incrustations et incisions sur la polychromie.
16 à gauche : torse violoncelle (1956/57), c’est un thème qui lui est cher : association de la musique et du corps féminin. Fait penser au Violon d’Ingres de Man Ray.
à droite : Déméter ou Pomone (1958). bois d'ébène. Il aime beaucoup la mythologie grecque.
Les œuvres suivantes ont été légué par Manuel Greer (New-York) en 2022. Le 20 juin 1941, il embarque à Lisbonne à bord du dernier bateau en partance pour les USA. Il y restera jusqu’en août 1945. Il s’installe à Greenwich Village où il loue un atelier dans Charles Street. Il se sent prisonnier dans cette ville étrangère. Il réalise une cinquantaine de sculptures dont beaucoup resteront dans l’atelier pendant 80 ans avant d’être rapatriées récemment.
Les Ménades (1942/43) plâtre
19 tête d’homme , dite tête d’homme anxieux 1943, terre cuite. Conçue pendant l’exil américain. Il se ressentait alors comme un « déguisé à la gueule couverte d’un masque »
20 le messager ou le donateur ou projet pour un monument 1941. Le monument est actuellement quai d’Orsay
21 arlequin hurlant
En sortant de la maison, il ne faut pas oublier d’aller dans l’atelier, qui se trouve tout à côté.
Dans l’atelier
1 Prométhée, 1955-1956. Bois d’orme. Taillé d’un seul bloc.
La Ville détruite, 1947. Bronze,En 1947, lors d’un voyage aux Pays-Bas, Zadkine traverse Rotterdam en train. La ville qu’il découvre, bombardée et en ruine, le sidère. C’est de cette vision que va naître La Ville détruite, sculpture monumentale commandée par la ville de Rotterdam et inaugurée en 1953 sur son port.
Le bronze du musée en est une maquette. Zadkine en décrit la première version : « Avec sa figure cassée et ses bras jetés vers le ciel, ma “chose” sculptée disait très haut son horreur et sa fureur concernant les abominables pensées et les gestes indignes des hommes guerriers. » Cette tête hurlante et ce corps aux lignes brisées n'ont d'égale que la béance du cœur, forme en creux d’une douleur puissante.Van Gogh à la palette 1943 bronze
arlequin hurlant
dessins à l’encre noire sur papier et papiers découpés réalisés par Rozemarijn Westerink et les élèves de l’école élémentaire Frida Kahlo d’Aubervilliers
Dans le jardin
1 Torse de La Ville détruite, entre 1951 et 1963. Bronze,
2 Projet de Monument à Guillaume Apollinaire, 1948. Bronze,
3 Statue pour une montagne ou Statue pour un jardin ou Cœur venteux, 1958. Bronze,
4 Rebecca ou La Grande Porteuse d’eau, vers 1927. Bronze,
5 Orphée, 1956. Bronze
6 la girouette
https://www.zadkine.paris.fr/fr
en marge de la visite : œuvres vues ailleurs :
Valentine Prax (exposition à Chamerolles le 24/07/2012)
la Ruche , visite le 05/04/2018
de Zadkine, au musée des Beaux-arts d’Orléans
de Zadkine, œuvre présentée par le MUMO, musée itinérant dans un camion. À Pithiviers
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Commentaires
Spéciales ces sculptures - je n'aime pas trop - bisous